- FATIGUE INTENSE

 

C'est probablement la pire des choses (pour moi) car si les autres douleurs peuvent éventuellement être calmées par des médocs ou Tens par exemple, il n'y a rien contre la fatigue. Ça ressemble à une grosse vague qui va me submerger à la vitesse d'un cheval au galop. En fait, j'ai réussi à en identifier les signes : la fatigue arrive.. dans mes yeux et quelques minutes plus tard, je dois avoir trouvé un siège ou un lit parce que très vite, je ne pourrai même plus soulever mes pieds pour franchir un seuil de portes. Impossible de s'habiller, attraper un verre, une télécommande : c'est moi qui n'ai plus de piles du tout : Et il faut attendre que mon système se recharge : ça peut prendre 1 ou plusieurs heures et se répéter plusieurs jours ou semaines d'affilée, voire des mois : Terrifiant.

Quand cela arrive, je me sens faible et je pleure ou plutôt les larmes coulent de mes yeux. Je peux rester des journées entières sans manger ni boire. Par réflexe, j'ai toujours désormais un verre d'eau à proximité, au cas où.. là, le moral dégringole simultanément : Je voudrais mourir car tout me semble préférable plutôt qu'être une loque sans utilité.

  

 

.. Enfin, parfois, souvent.... Il faut dire que toutes les positions me semblent intenables selon les moments :

- Debout : mon maximum est de 20 à 30 minutes et encore, il vaut mieux que j'aie une canne ou un bâton sur lequel m'appuyer, ou un mur pour reposer mon dos

- Assise : j'ai l'impression d'être assise sur un os saillant, les chairs étant à vif (alors que j'ai des air-bags fessiers implantés d'origine)

- Couchée : c'est là que des douleurs qui m'avaient oubliée jusque là assaillent tous mes points d'appui : le dos, le côté.. Pas moyen d'y échapper : J'ai tout essayé : bouger le matelas, feinter avec des oreillers : rien n'y fait..

 

Je viens de passer 6 mois avec cette fatigue intense. Elle est partie comme elle était venue, mais jusqu'à quand ? Elle ne m'a pas laissée seule car elle a été remplacée par le retour des douleurs musculaires qui se sont manifestées à des endroits que je pensais impossible : je croyais jusqu'alors avoir fait le tour des muscles... Et bien, certains avaient été épargnés jusque là : bientôt, plus un seul endroit de mon corps sera épargné par la sale bête qu'est la Fibro.


18 juin 2010 :

Depuis quelques courtes semaines, la fatigue s'était arrêtée. Je me suis réjouie trop vite. En fait, non : j'en ai profité intensément car sans elle, les douleurs étaient plus supportables. Et voilà que depuis deux jour, elle est revenue.. J'avais presque oublié : c'est peut-être ça la RESILIENCE ? J'en ai déjà mal d'entendre ces mots sortir de ma bouche : je suis fatiguée, crevée.. Me voilà revenue à l'état de wreck : j'avais envie de l'écrire en Anglais : ça sonne mieux. En Français, je dirais "loque".. Ils se valent non ? Encore une fois, je vais devoir conduire dans un état loin de l'état normal pour aller à la balnéo. En plus, juste après, j'ai une mammographie de contrôle à faire et là, j'avoue que c'est le stress de découvrir quelque chose... J'y vais comme un mouton à l'abattoir..

 

Et dehors, il

 

28 Octobre 2010:

 

Depuis quelques jours, le SFC est de retour : Comme ma mémoire semble défaillante.. J'avais oublié que ça pouvait être aussi... fatiguant, pénalisant, démoralisant (dans l'ordre qu'on veut !). Je me traîne misérablement depuis le moment où j'ai ouvert les yeux. Je squatte le canapé : Pas le courage d'entreprendre quoi que ce soit. Malgré le chauffage, mes membres et surtout mes extrémités sont gelés. Je suis une vraie télécommande qui ne commande plus rien : sans pile. Mes cheveux sont plats, je ne me suis pas maquillée et ça, croyez-moi, c'est un signe et pas un bon ! J'ai même de la peine à soulever mes paupières et les douleurs si elles sont supportables (on finit par repousser loin le seuil de tolérance) apparaissent ça et là. J'ai beaucoup de mal à tenir l'ordinateur sur cuisses qui sont en feu. J'ai mal aux lombaires et je compense en me tenant mal, des douleurs dans les bras, les mains, les mollets : mais rassurez-vous, ça change tout le temps. Dire qu'il va falloir que je pense au repas du soir.. Mais ne serait-ce pas jeudi aujourd'hui ? ça ne me fait même pas sourire.

Quand je suis dans cet état, je vois tout en noir : En fait, on dirait que je fais exprès de penser à tous les problèmes qui pourraient arriver, à tout ce qui peut me déranger, m'énerver et ça me met dans un état pire encore .. Le cercle vicieux quoi !

 

Quand je suis fatiguée comme cela, je me dis que les douleurs sont plus supportables parce que quand ça fait mal, même très mal, au moins, on a l'impression d'être en vie.. tout est relatif puisque les douleurs peuvent être si fortes qu'elles nous clouent sur place.

Bon, alors ! qu'est-ce qui est mieux ? Aller bien mais ça, justement, ça n'est pas à l'ordre du jour.



03/06/2010
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