«J’ai le sentiment que pas un millimètre carré de mon corps n’est épargné. Ni les yeux, ni les dents… C’est un état où on a mal partout, mal tout le temps. » Depuis des années, Maïté Pécher est atteinte de fibromyalgie. Alors qu’une journée, organisée par l’association FibromyalgieSOS, est consacrée à cette pathologie, lundi prochain, cette Limougeaude de 69 ans a accepté de nous parler de son quotidien marqué par une douleur chronique.
La fibromyalgie pas reconnu
en tant que maladie en France
« Je n’arrive pas à me souvenir de ne pas avoir eu mal, mais les symptômes se sont accentués avec le temps. En 1997, j’ai subi une opération importante qui a généré beaucoup de stress, mais mon état s’est surtout aggravé en 2006. Finalement, c’est en 2008 que j’ai été diagnostiquée “fibromyalgique”. » La maladie, reconnue par l’Organisation mondiale de la santé mais pas officiellement par la France qui parle plutôt de syndrome, relèverait d’un dysfonctionnement du système nerveux et d’une mauvaise transmission des messages de douleur au cerveau.
Dépression, fragilité psychologique, fatigue mal gérée : sur ses souffrances, Maïté a tout entendu. Car le problème de cette maladie « c’est qu’elle ne se voit pas, que les prises de sang, les IRM, les examens divers et variés ne révèlent rien, ils sont normaux », explique Mireille Mazabraud, responsable de l’antenne Limousin-Périgord de l’association FibromyalgieSOS. « Le diagnostic se fait par élimination. »
Des solutions apaisantesEt pourtant, Maïté n’est pas une malade imaginaire, mais face à ses souffrances, elle s’est souvent trouvée incomprise et démunie : « Il n’y a pas de traitement qui peut m’aider à guérir de cette maladie, regrette la retraitée. On prend des antidépresseurs, des antalgiques ou analgésiques, comme des dérivés de morphine. Ça soulage, mais ça ne suffit pas. »
Maïté, comme de nombreux fibromyalgiques, cherche donc des solutions ponctuellement apaisantes dans la sophrologie, l’acupuncture ou la balnéothérapie. D’autres se rendent chez un kiné ou tentent l’hypnose. Des pauses “bien-être” essentielles « qu’on accumule », explique Mireille Mazabraud, pour améliorer sa qualité de vie. Et rendre le quotidien tout simplement plus supportable.
Hélène Pommier