23. Envie d'en finir avec les douleurs


Que celui ou celle qui n'y a jamais pensé lève le doigt ?

Il y a des moments où l'accumulation de la douleur et de la fatigue font qu'on se sent prête à tout pour que ça s'arrête, parce qu'on ne peut pas imaginer que ça puisse continuer même un instant de plus et dans ces moments-là, rien, même pas tout l'amour du monde ne peut nous empêcher d'y penser. ça fait peur, très peur parce qu'on se sent "borderline", toujours à la limite, prête à basculer, comme si on marchait sur le bord d'un ravin. C'est un peu ça l'image. Et ça ne veut pas dire qu'on n'aime pas les siens. Non. Juste que tous les sentiments du monde ne font pas partie égale avec cette saleté de douleur qui nous fait basculer le cerveau. Parfois, trop, c'est juste trop et hop, un instant plus tard, il peut être justement trop tard.

Que faut-il pour ne pas sombrer ? Difficile de demander une attention de tous les instants de son entourage qui peut passer à côté des messages..Ils finissent par avoir l'habitude de nous voir souffrir.

 

Parfois, ce sont des petites choses qui font basculer les choses dans le bon sens : un mot, un téléphone, un mail, juste quelques mots de quelqu'un qui comprend.. J'ai souvent été contactée par des personnes en pleine détresse. J'espère avoir pu les aider à franchir ce moment difficile.

Elles m'ont retourné la pareille quand c'était mon tour. Parfois, je regrette que ce ne soit pas les très proches qui l'ont fait (les enfants par exemple) mais il faut toujours les protéger et ne pas leur montrer l'étendue de la maladie que de toutes façons ils ne veulent pas voir.. Alors, pas question d'attendre de l'aide de leur part.

 

J'ai été dans cette situation un certain nombre de fois en 4 ans. Heureusement,J'ai eu la chance d'être entourée par des professionnels qui ont compris et qui m'ont tendu la main au bon moment. D'où l'importance du suivi psy.. Ils n'ont pas cherché à me convaincre, non. Nous avons juste parlé et ça a suffit. Maintenant, comme il existe un lien de confiance entre nous, peut-être qu'avant de prendre une décision irrévocable, j'essaierai de les appeler à l'aide.. si j'en ai le temps car cette pathologie a ceci de particulier qu'un instant, tout semble aller et dans les minutes qui suivent, tout peut dégénérer.. très très vite et les pensées les plus sombres nous assaillir.

 

Je sais que ces explications n'en sont pas pour certaines personnes qui vont juger mais heureusement pour elles, ces personnes n'endurent pas ce que nous endurons.

 

Împossible de souhaiter ça à son pire ennemi, quoique....

 

Les mois, les années passent : bientôt 4 ans que j'ai eu mon diagnostic.. Comment c'était "avant" ? J'arrive à oublier. Que ceux qui ne souffrent pas en continu comme nous apprécient la chance qu'ils ont ! S'ils savaient ! La semaine dernière, j'ai eu quelques heures de répit.. une après-midi : c'était le bonheur. J'avais juste oublié comment c'était. Et deux jours plus tard, une nouvelle crise qui m'a semblée encore pire que toutes les autres.. c'est comme une montagne encore plus haute à gravir .. Et je me dis qu'un jour, je ne vais pas arirver à gravir cette montagne.. Trop dur... vraiment intenable.  Pourtant, je ne me considère pas comme dépressive : c'est juste qu'une certaine dose de douleur est insupportable.

 

Je rencontre beaucoup de fibros : la plupart connaissent aussi ces moments-là : un instant, ça a l'air d'aller et l'instant d'après, c'est la dégringolade.

 

Peut-être que le fait de me sentir utile à d'autres désormais avec les réunions, les permanences, mes blogs aussi, peut-être que ça m'aidera à trouver quelques ressources supplémentaires au fond de moi mais les fibros sont des êtres fragiles alors que la vie d'aujourd'hui demande d'être toujours forts..

 

 

 

 


31/01/2012
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