- ROMPRE L'ISOLEMENT

 

Un jour, j'ai rencontré une kiné pas comme les autres puisqu'elle m'a aidée .. à sortir la tête hors de l'eau en me faisant rencontrer d'autres fibros. Là, surprise : je m'attendais à voir des malades et. j'ai vu des femmes qui avaient la pêche malgré leurs douleurs. J'ai entendu des rires et des plaisanteries qui fusaient du bassin. Et l'alchimie a fonctionné puisque séance après séance, des affinités se sont créées qui font que c'est maintenant à une réunion entre copines que nous nous rendons pour nos rendez-vous hebdomadaires.


 

Et quand elles sont dans le bassin, ça s'entend !

 


 

N'est-ce pas les filles ? (je dis les filles car peu d'hommes sont touchés par cette pathologie).
 

Et les discussions sont celles de toutes les femmes qu'elles aient la chance d'être bien portantes ou pas.


 

Sauf que nous sommes toutes des encyclopédies sur pattes pour ce qui concerne nos pathologies respectives !

  

 Les médicaments, on les a tous essayés avec plus ou moins de succès. Certaines ont dû subir de sévères sevrages. Au fil du temps, chacune a pu définir ce qui lui convenait ou pas.


 

On partage aussi de nos  trucs  pour arriver à survivre : ça a l'air pompeux d'utiliser ce mot, mais certains jours, c'est celui qui convient...

On râle contre ceux qui ne nous comprennent pas et ça fait du bien de pouvoir dire tout haut ce que nous pensons tout bas !

 

Et lorsqu'on sort de l'eau, le temps a bien souvent passé trop vite et on traine dans les cabines pour prolonger le moment..: un moment de répit volé à la maladie et ça, c'est précieux, d'autant que l'eau chaude a exercé ses bienfaits de contraction sur notre corps : Alors, oui, une parenthèse agréable dont il ne faut surtout pas se priver.


 Plus le temps passe, plus je me dis que cette partie "conviviale", "sociale" est importante parce que c'est celle qui arrive à le plus nous manquer. Un moment de détente entre nous, quelques blagues, quelques échanges et c'est un peu de temps qui passe pendant lequel on arrive même à oublier que l'on est malades.

 

Et je me plais à le répéter : Toutes ces filles (parfois des hommes mais ils sont rares) sont exceptionnelles : Malgré leur (lourde) pahtologie, elles se démènent pour faire plein de choses, elles ont une pêche d'enfer pour essayer encore et encore ce qui pourrait leur faire du bien. Elles y croient. Nombreuses sont celles qui ont des talents cachés ou pas et qui les exercent. Elles se bougent parce que si elles veulent s'en sortir, il le faut.

 

Elles pourraient être des exemples pour bien d'autres dites "bien-portantes".

 

Bravo les filles !

 

Et pour rompre l'isolement, quoi de mieux que d'avoir un hobby à condition bien sûr qu'il soit compatible avec notre pathologie ? Je dois reconnaître que c'est peut-être la seule chose que la Fibromyalgie m'a apporté : la Chorale. Je ne sais pas si j'y aurais pensé autrement parce que je prenais finalement peu de temps pour moi... Là, je me suis dit que ça serait bien de travailler sur le souffle. Et franchement, c'est la meilleure chose que j'ai faite depuis plusieurs années. En plus, c'est une activité que je peux pratiquer avec mon chéri qui est devenu plus accro que moi. ça nous fait rencontrer du monde (tant dans les choristes que les spectateurs). ça nous oblige à nous surpasser et à travailler et c'est autant de temps volé à la maladie. Le jour des répétions (le mercredi), je me dis souvent que ça ne va pas être possible, que je suis trop fatiguée et puis, je n'ai pas envie de décevoir ma moitié, pas envie de rater la répétition et je prends sur moi. Souvent, je galère pendant la répétition, je me demande si je vais arriver à tenir, je serre les dents puis la concentration fait le reste et finalement, la soirée se passe. Bien sûr, quand je rentre il ne faut pas trop me demander. D'ailleurs, j'utilise le fauteuil ces soirs-là.  Et tout le monde essaie de me faciliter la vie. Pour les concerts, j'utilise une chaise et il est probable que mon premier ennemi est moi-même car si ça se trouve personne ne fait attention à moi... ou alors peut-être que si et qu'ils se demandent ce que j'ai pour être assise...  mais voilà, c'est comme ça : ça ne m'empêche pas de chanter et de faire partie du groupe.

 

ça m'a aussi prouvé que j'étais capable d'asssimiler nombre de chansons (une cinquantaine) alors que je me croyais incapable d'en retenir une seule. Je pense que c'est un exercie anti-alsheimer.J'apprends aussi plein de choses, ma voix s'est améliorée depuis le début et le plaisir à bien faire les choses est réel : On donne du plaisir aux autres tout en s'en faisant.

 

J'ai découvert aussi la sophrologie : une vraie découverte qui va m'être utile dans ma vie de tous les jours et qui repose sur des principes pleins de bon sens : je pense qu'on devrait déjà l'enseigner aux enfants dès leur plus jeune âge pour leur éviter de devenir des adultes stressés.

 

Certes, j'aurais bien voulu me passer de l'expérience de la fibromyalgie pour apprendre tout ça, mais voilà, on n'a pas toujours le choix...

 

Beaucoup de mes amies "Fibro" sont pleines de talents aussi divers que variés : certaines peignent, font de la broderie et la liste n'est pas exhaustive... Le fait de ne pas pouvoir (ou moins) travailler peut être sublimé en se donnant davantage de temps pour exercer ses talents.

C'est ce qui peut permettre de garder le contact avec la vie et peut-être même permettre de revivre d'une autre façon...



03/06/2010
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